histoire du coran


D'après la tradition islamique, le Coran constitue la Parole de Dieu, révélée en arabe au
Prophète Mohammad (saw), dont la mission était de la transmettre à l'humanité. Cette
révélation s'est faite progressivement sur une période de 23 ans, par l'intermédiaire de
l'archange Gabriel. Le Prophète la partageait ensuite avec ses compagnons, qui la
comprenaient naturellement, leur langue maternelle étant l'arabe.
La compilation du Coran a été effectuée à la fois par voie orale et par voie écrite. Ces deux
méthodes permirent de garantir l'authenticité du texte : si l'une venait à être altérée, l'autre
servirait de preuve pour confirmer sa véracité, et inversement.


L’assemblage du Coran à l'Époque du Prophète (SAW)

1. Mémorisation et Transmission Orale

Le Prophète Mohammad (SAW) attachait une importance capitale à la préservation et à la
mémorisation du Coran. Toutefois, Dieu lui garantit que c'est Lui-même qui assurerait
l’ancrage de Sa Parole dans son cœur :

« C’est à Nous qu’il appartient de le rassembler dans ton cœur et de t’apprendre à le
réciter. »

(Sourate Al-Qiyamah, 75:16-17).


Par ailleurs, de nombreux compagnons du Prophète (SAW) réussirent à mémoriser l’ensemble
du Coran grâce à son enseignement. L’imam Al-Qortobi rapporte que 70 compagnons ayant
mémorisé le Coran furent tués lors de la bataille de Yamama, et un nombre similaire périrent
au cours du massacre du puits de Ma’ounah, témoignant ainsi du grand nombre de sahabas
maîtrisant entièrement le Coran.
La tradition rapporte qu’à l’époque du Prophète (SAW), la ville de La Mecque résonnait
chaque matin d’un bourdonnement mélodieux : celui des musulmans récitant le Coran. La
culture arabo-bédouine étant principalement orale, les habitants avaient une forte habitude de
mémoriser les textes, notamment la poésie.
Ainsi, la transmission du Coran par voie orale devint l’une des particularités majeures de cette
communauté. Comme l’affirme Ibn Al-Jazari, l’un des plus grands maîtres du récitatif
coranique :
« S’appuyer sur la transmission orale plutôt que sur l’écrit est la plus noble des particularités
accordées par Dieu à cette communauté
. »
Contrairement aux autres Écritures révélées auparavant, le Coran fut préservé et transmis
selon une chaîne de narrateurs rigoureusement définie, garantissant son intégrité. C'est en
partie pour cette raison qu'il fut révélé en Arabie, une société où l'oralité occupait une place
prépondérante et où la mémorisation était une aptitude largement répandue.

2.La Retranscription du Coran à l'Époque du Prophète (SAW)

Il est indéniable que la transmission du Coran ne s’est pas limitée à l’oralité. En plus d’être
mémorisé par de nombreux compagnons, il fut également consigné par écrit du vivant même
du Prophète Mohammad (SAW). Dès qu’une révélation lui était transmise, il appelait
immédiatement l’un de ses scribes pour l’écrire. Parmi ces scribes figuraient de grands
compagnons tels que Ali, Mou’awiya et Zayd ibn Thabit.
En parallèle, certains compagnons prenaient également l’initiative d’écrire des fragments du
Coran pour leur propre usage, soit en recopiant des textes déjà transcrits, soit en se basant sur
leur propre mémoire. Malgré les défis liés à l’écriture et la rareté des matériaux, la volonté de
préserver le Coran sous forme écrite était forte. Pour ce faire, divers supports étaient utilisés :
parchemins, cuir tanné, tablettes de bois, omoplates de chameaux ou de moutons, entre autres.
Ainsi, avant le décès du Prophète (SAW), le Coran avait été intégralement mémorisé et
retranscrit. Toutefois, il n’était pas encore compilé en un seul ouvrage. Les versets et sourates

étaient consignés de manière dispersée, certains étant organisés sur des supports distincts, et le
tout suivant les sept modes de révélation*.


*Les Sept Modes de Révélation


À cette époque, les tribus arabes parlaient des dialectes variés, chacun ayant son propre
vocabulaire, parfois méconnu des autres tribus. Cependant, le dialecte de Qouraysh, plus
répandu et plus structuré, était considéré comme la langue de référence. Il était donc naturel
que la majeure partie du Coran soit révélée dans celui-ci.
Les récits de la Sounna rapportent que le Coran fut révélé sous sept variantes linguistiques,
permettant ainsi à chaque tribu arabe de le comprendre aisément, tout en conservant l’unité et
l’authenticité du message divin.


L'Assemblage du Coran sous le Califat d'Abou Bakr



Durant le califat d'Abou Bakr, le jeune État musulman fut confronté à de nombreuses
rébellions, notamment celles des tribus apostates. Pour y faire face, Abou Bakr mobilisa des
armées et engagea des batailles, dont celle de Al-Yamama, où 70 compagnons ayant
mémorisé le Coran furent tués. Profondément marqué par cette perte, Omar ibn Al-Khattab
exhorta Abou Bakr à ordonner la compilation du Coran afin d'éviter tout risque de perte du
texte sacré.
Convaincu de l'importance de cette mission, Abou Bakr confia cette responsabilité à Zayd ibn
Thabit, un jeune compagnon doté d'une mémoire exceptionnelle, d’une grande droiture et
d’une profonde piété. Il avait déjà servi comme scribe du Prophète (SAW) et avait assisté à la
dernière révision du Coran entre le Prophète (SAW) et l’Ange Gabriel durant son dernier
Ramadan.
Un important travail collectif fut alors engagé : les compagnons participèrent activement à
cette initiative suggérée par Omar, dirigée par Abou Bakr et mise en œuvre par Zayd. Ce
dernier rassembla tous les supports sur lesquels le Coran avait été écrit, tels que parchemins,
cuir, tablettes de bois, os plats d’animaux, et demanda aux mémorisateurs de lui apporter ce
qu'ils détenaient. Il n’acceptait un verset que si deux témoins attestaient qu'il avait été
consigné en présence du Prophète (SAW), garantissant ainsi une méthodologie rigoureuse
malgré sa propre maîtrise du texte.
Grâce à ce travail minutieux, le Coran fut entièrement rassemblé sous une seule copie durant
le califat d’Abou Bakr, respectant les sept modes de révélation (à ne pas confondre avec les
différentes récitations), sous forme de sourates et versets ordonnés, après avoir été répartis sur les
différents formats d’écriture du temps du messager SAW.

Avec l’expansion rapide du territoire musulman, de nombreux compagnons quittèrent Médine pour enseigner l’Islam aux nouveaux convertis. Cependant,cette diffusion du Coran dans
différentes régions mena à des divergences. Lors des campagnes en Arménie et en
Azerbaïdjan, Houdhayfa ibn Al-Yaman fut témoin de disputes entre musulmans, pour cause :
les différents dialectes récités. Ignorant l'existence des sept modes de révélation, certains
considéraient leur manière de réciter comme la seule correcte, allant jusqu'à accuser les autres
d'erreur, voire d'égarement.
Conscient du risque de division, Houdhayfa alerta le calife Othman ibn ‘Affan et l’exhorta à
intervenir pour préserver l’unité des musulmans autour du Livre de Dieu.
Othman demanda alors qu’on lui remette le moshaf compilé sous Abou Bakr, qui contenait
toutes les variantes révélées. Il mit en place un comité dirigé par Zayd ibn Thabit et lui
ordonna d’établir des copies du Coran à partir de cet exemplaire, en se limitant à un seul
mode de révélation. En cas de divergence lors de la transcription, la règle était de s’en tenir à
la langue qurayshite, le dialecte le plus répandu en Arabie et celui dans lequel la majorité du
Coran avait été révélé.
Une fois le travail achevé, Othman retourna l’exemplaire original à Hafsa, la fille d’Omar, et
fit parvenir les nouvelles copies aux principales villes du monde musulman. Pour éviter toute
confusion, il ordonna la destruction de tout manuscrit ou fragment divergent, garantissant
ainsi une unité totale dans la récitation du Coran.
Ainsi, Othman imposa un seul mode de lecture parmi les sept révélés, une décision acceptée
par les compagnons sans objection, ce qui témoigne de leur compréhension de la nécessité
d’une telle mesure. Cela prouve également que ces modes avaient été instaurés pour faciliter
l’apprentissage à l’époque de la révélation, mais qu’ils n’étaient pas indispensables à la
préservation du texte sacré.
Concernant le nombre exact de moshafs officiels envoyés dans différentes contrées, les avis
divergent, mais le plus répandu estime qu'il y en eut cinq.
Conformément à la graphie arabe en usage à l’époque, les lettres des moshafs compilés sous
le califat d’Othman étaient dépourvues de signes diacritiques : aucune voyelle, aucun point
distinctif, ni hamza ou chadda n’y figuraient. Ces manuscrits ne comportaient ni indications
pour différencier certaines lettres, ni marques de vocalisation.
Les moshafs réalisés à l’époque d’Abou Bakr et d’Othman suivaient cette même écriture
simplifiée. Cependant, cela ne représentait pas une difficulté pour les Arabes de l’époque, qui
maîtrisaient parfaitement leur langue maternelle. De plus, ces copies ne comportaient ni les
noms des sourates, ni les signes indiquant la fin des versets :

Avec l’expansion rapide du territoire musulman, de nombreux compagnons quittèrent Médine pour enseigner l’Islam aux nouveaux convertis. Cependant,cette diffusion du Coran dans
différentes régions mena à des divergences. Lors des campagnes en Arménie et en
Azerbaïdjan, Houdhayfa ibn Al-Yaman fut témoin de disputes entre musulmans, pour cause :
les différents dialectes récités. Ignorant l'existence des sept modes de révélation, certains
considéraient leur manière de réciter comme la seule correcte, allant jusqu'à accuser les autres
d'erreur, voire d'égarement.
Conscient du risque de division, Houdhayfa alerta le calife Othman ibn ‘Affan et l’exhorta à
intervenir pour préserver l’unité des musulmans autour du Livre de Dieu.
Othman demanda alors qu’on lui remette le moshaf compilé sous Abou Bakr, qui contenait
toutes les variantes révélées. Il mit en place un comité dirigé par Zayd ibn Thabit et lui
ordonna d’établir des copies du Coran à partir de cet exemplaire, en se limitant à un seul
mode de révélation. En cas de divergence lors de la transcription, la règle était de s’en tenir à
la langue qurayshite, le dialecte le plus répandu en Arabie et celui dans lequel la majorité du
Coran avait été révélé.
Une fois le travail achevé, Othman retourna l’exemplaire original à Hafsa, la fille d’Omar, et
fit parvenir les nouvelles copies aux principales villes du monde musulman. Pour éviter toute
confusion, il ordonna la destruction de tout manuscrit ou fragment divergent, garantissant
ainsi une unité totale dans la récitation du Coran.
Ainsi, Othman imposa un seul mode de lecture parmi les sept révélés, une décision acceptée
par les compagnons sans objection, ce qui témoigne de leur compréhension de la nécessité
d’une telle mesure. Cela prouve également que ces modes avaient été instaurés pour faciliter
l’apprentissage à l’époque de la révélation, mais qu’ils n’étaient pas indispensables à la
préservation du texte sacré.
Concernant le nombre exact de moshafs officiels envoyés dans différentes contrées, les avis
divergent, mais le plus répandu estime qu'il y en eut cinq.


Conformément à la graphie arabe en usage à l’époque, les lettres des moshafs compilés sous
le califat d’Othman étaient dépourvues de signes diacritiques : aucune voyelle, aucun point
distinctif, ni hamza ou chadda n’y figuraient. Ces manuscrits ne comportaient ni indications
pour différencier certaines lettres, ni marques de vocalisation.
Les moshafs réalisés à l’époque d’Abou Bakr et d’Othman suivaient cette même écriture
simplifiée. Cependant, cela ne représentait pas une difficulté pour les Arabes de l’époque, qui
maîtrisaient parfaitement leur langue maternelle. De plus, ces copies ne comportaient ni les
noms des sourates, ni les signes indiquant la fin des versets :


Cette situation perdura jusqu’au califat de Abdelmalik ibn Marwan (65H). Avec l’islamisation
croissante des populations non arabophones, des erreurs et confusions commencèrent à
apparaître dans la lecture de certains mots et lettres du Coran. Afin de préserver l’exactitude
de la récitation, les musulmans mirent alors au point un système de points diacritiques,
permettant de distinguer les lettres et d’assurer une lecture correcte du texte sacré.
L’Introduction des Points Diacritiques dans le Coran
1) Les Points Diacritiques de Vocalisation
Afin de faciliter la lecture et éviter toute confusion dans la récitation du Coran, Aboul-Aswad
Ad-Douali, qui travaillait déjà sur les règles de grammaire sous le califat d’Ali, introduisit un
système de points diacritiques pour indiquer les voyelles :
 Un point rouge au-dessus de la lettre pour la fatha (son « a »),
 Un point rouge devant la lettre pour la damma (son « ou »),
 Un point rouge sous la lettre pour la kasra (son « i »),
 Deux points pour signaler le tanwin (voyelle doublée).

2) Les Points Diacritiques Graphiques
Ces points furent ensuite utilisés pour différencier les lettres visuellement similaires.
À l’origine, certaines lettres comme ص ض ط ظ s’écrivaient de la même manière.

la preservation du coran

Dieu affirme dans Son Livre qu’Il a pris l’engagement de préserver le Coran, comme Il le
déclare dans ce verset :
« C’est Nous qui avons fait descendre le Rappel et c’est Nous qui le préservons [de toute
altération]
». (Al-Hijr, verset 9).
Cette promesse divine s’est concrétisée à travers les siècles. En effet, plus de quatorze siècles
se sont écoulés depuis la révélation du Coran, et il est resté inchangé, identique à sa forme
d’origine : tel qu’il a été révélé par Dieu, transmis par le Prophète Muhammad (ﷺ), compilé
par ses Compagnons et récité, écrit et mémorisé par des générations successives.
Une preuve tangible de cette préservation réside dans la découverte d’un des plus anciens
manuscrits du Coran, conservé à la bibliothèque de l’université de Birmingham (Royaume
Uni). L’analyse au carbone 14 de ce manuscrit a révélé qu’il date d’une période comprise
entre 568 et 645 de notre ère, avec une fiabilité de 95,4 %. Or, selon la tradition islamique, le
Prophète Muhammad (ﷺ) a vécu entre 570 et 632, ce qui confirme l’authenticité et
l’ancienneté du texte coranique tel que nous le connaissons aujourd’hui.